Le 8 février dernier, la communauté européenne a validé le European Chips Act. Cet accord, bien que peu relayé par la presse, revêt une importance majeure concernant l’autonomie de l’Europe dans le domaine des semiconducteurs.
Dans les grandes lignes, le chip Act veut non seulement augmenter la compétitivité mais également la souveraineté de l’Europe dans sa capacité à fournir des chips, notamment dans les technologies inférieures à 7 nm très utilisées dans IA, les smartphones et l’automobile.
L’Europe a pris un grand retard dans le marché du semiconducteur (marché de 500m$ au niveau mondial) en n’ayant que 8% de part de marché contre plus de 20% en l’an 2000. Le Chips Act vise à combler ce retard en quadruplant la production d’ici 10 ans permettant de prendre 20% de part de marché mondial.
Cet accord est novateur car non seulement il vise dans son premier volet à financer la formation, le R&D, la conception et la mise à l’échelle (lignes pilotes), mais également (deuxième volet) à financer par les pays de l’UE eux-mêmes des joint-ventures avec des entreprises étrangères. Concrètement, cela permettra à l’Allemagne d’investir avec Intel 17m$ dans 2 usines de production à Magdeburg (D). Des discussions sont en cours avec TSMC pour un projet similaire.
Le troisième volet de de cet accord concerne l’aide à l’investissement dans des sociétés travaillant sur les technologies les plus avancées (technologies de gravure 2nm) qui pourraient être sur le marché d’ici 2024-2025 déjà.
Espérons que ces 15m€ d’investissement octroyés par le Chips Act qui viennent en plus des 30m€ d’investissements publics permettront à l’Europe de revenir dans la course face aux 65m$ investis en Corée du Sud ou aux 150m$ d’investissements consentis par la Chine dans ce domaine.